Après dix ans de présidence, Jean-Michel Ganon cède sa place à Frédéric Pobelle à la tête du CNS. Le président sortant revient dans une interview exclusive sur les moments forts de sa présidence, les déboires comme les fiertés.
« Je me souviens encore quand le comité alors en place décida d’arrêter, au début de la saison 2010/2011. J’avais déjà un pied dans le Club, ma fille Alison nageant en Elites. L’ancien Comité et notamment Christian Broccard et Maryline Python, m’avaient fait comprendre que c’était à mon tour de prendre les rênes. Et c’est ce que j’ai fait, sans trop de conviction au début, puis avec intérêt. Mon père ayant fondé et administré le Club de Crans-Montana, je baignais déjà dans la natation naturellement. » C’est dans ce contexte que Jean-Michel Ganon débute son mandat au CN Sierre. S’il s’est toujours montré modeste à l’égard de la tâche qu’on lui avait confiée, il n’a jamais fait dans la demi-mesure : il y avait un club fort à mener.
« À ce moment-là, nous avions un groupe Elite très fort [avec notamment Sophie Perruchoud, Julie Python, ndlr], et j’avais réussi à faire rester Johnny Gasser quelques saisons de plus. Mais ce n’est pas facile quand les membres aux postes clés changent souvent, cela occasionne des tensions, mais heureusement, tout finit par rentrer dans l’ordre. »
Cela dit, la transition n’a pas été de tout repos. Un nouveau comité est composé, Jean-Michel fait appel à un nouveau caissier, et puis c’est le drame. « Mon pire souvenir est notre premier exercice financier qui était vierge. Notre comptable n’avait pas fait son job, la situation financière était délicate, nous n’avions pas de vision globale sur ce qui se passait. Heureusement, j’ai pu compter sur d’autres personnes, notamment José Tomé et Pascal Bourquin [Directeur financier des remontées mécaniques Anniviers, ndlr] pour reconstituer toute la comptabilité. »
Sans argent, le Club ne pouvait pas tourner. Par conséquent, avant toute autre chose, il fallait faire revenir des fonds le plus rapidement possible. « Le pain béni furent les compétitions organisées à domicile. Si mes premiers Championnats Valaisans en 2012 demandèrent une organisation laborieuse, les ajustements apportés les années suivantes en ont fait la poule aux œufs d’or. Nous en avons depuis organisé trois éditions, et une des Championnats Romands. Mon meilleur souvenir, et aussi ma plus grande fierté est l’organisation des Romands Open en 2015, avec un test grandeur nature aux CVS la même année sous format open également : la piscine était bondée, nous avions invité beaucoup de clubs, ce fut une expérience fantastique. »
« Pendant cette décennie, mes principes ont été de mettre de l’ordre : les réserves du Club ont considérablement augmenté, la mise en place et l’utilisation efficace de Splash Team Manager a été d’un grand secours pour l’administration. Ma volonté était de rendre les choses claires, simples à mettre en place. Je me suis instruit sur tous les bords pour avoir une vision globale et donner le meilleur de moi-même à la tête du CN Sierre.« Une volonté affichée par ses successeurs de faire dans la continuité : améliorer ce qui peut l’être, et rendre les démarches les plus simples possibles.
Et être président d’un club sportif, combien de travail ça demande ? « Ça n’a pas été de tout repos. Les moments de flottements sont aussi inévitables que pénibles. Je pense au départ de Marc Zufferey, Chef technique d’alors, puis à notre vague de départs vers CNSion et OW88 suite à l’arrêt des entraineurs Elite. Une situation similaire actuellement, avec le départ de Rui Meira et une année rendue difficile par le Covid. Cela dit, j’ai pleinement confiance en mes successeurs, et je souhaite bonne chance à tout le comité pour le travail à venir. J’ai adoré cette période, mais je ne la regretterai pas : il y a un temps pour tout, et voilà venu pour moi celui de passer la main à une nouvelle équipe et de nouvelles idées ! »